Louis Clesse, un « escapé » du massacre des hommes de Latour Sauvé de justesse, Louis Jadot… Joachim Magnette était agriculteur au Chenois.  Le voici  photographié plusieurs années après les événements La ferme du Chenois

Joachim Magnette est le papa de Sylvie Magnette dont on a déjà parlé.

22-25 août 1914 Il y a aussi des « escapés » La souffrance des habitants de Ethe #top #top

Prisonnier des Allemands le 23, Louis CLESSE raconte son calvaire le 24 août: “Enfin, sous bonne garde, nous redescendons comme la veille dans le village et l'on adjoint encore à notre groupe d'autres civils. Nous arrivons ainsi au « Pâquis », c'est à dire à la bifurcation des routes de Gomery et de Latour. Nous retrouvons là beaucoup d'hommes de Latour.

Soudain, débouchent du Jeune Bois des uhlans qui chargent sur nous, la lance en avant. Nous nous enfuyons dans toutes les directions, mais les cavaliers ont bien vite fait de nous rejoindre et nous abattent à coups de lance ou de revolver.

Je fuyais de mon côté avec Arthur Beaudhuin et Jean Toulmonde, quand nous fûmes atteints. Je tombai sous Jean Toulmonde. J'avais reçu deux coups de lance dans le dos, un troisième dans la poitrine, une balle de revolver dans le bras, et j'avais l'épaule fendue. Toulmonde avait été frappé entre les deux épaules. Les uhlans vinrent ensuite retourner les cadavres et achever les blessés. C'est alors que je reçus encore un coup de lance dans le cou. Je perdis connaissance”, témoignage de Louis Clesse en personne.


Louis JADOT  a 18 ans en 1914. Avec d’autres habitants de Ethe, il est fait prisonnier par les Allemands et emmené au Pâquis. Les Allemands se préparent à  le fusiller mais, au dernier moment, un officier interrompt ses soldats et leur donne d’emmener les prisonniers à Arlon afin qu’ils s’occupent des chevaux rassemblés à Lagland. Chemin faisant, en rang serré, Louis rumine une évasion. Le groupe marche à travers les bois: en arrivant à Stockem, il passe devant l'Eglise puis bifurque sur la gauche; il y a beaucoup de circulation (des camions transportant du matériel de guerre); il profite alors de l’inattention du vigile et de l’agitation ambiante pour tenter une échappée: il file vers la rue de la gare ni vu ni connu et monte dans le premier train qui s’offre à lui. Par chance, il part pour Luxembourg et aucun policier n'est présent dans le train: Louis est sauvé. Une des ses sœurs vit au Grand-Duché où il trouve un emploi et s’installe durant quatre ans.


Le dimanche 23, Joachim MAGNETTE qui vit avec sa famille à la ferme du Chenois, est fait prisonnier avec une trentaine d’autres hommes. Ils reçoivent l’ordre de conduire à Arlon trois canons abandonnés par les Français au soir du combat. La tâche est pénible surtout jusque Vance où la route monte sans discontinuer. Ils ont faim et soif, sans compter que tout au long du chemin, ils sont harcelés par l’ennemi qui leur assènent des coups de cravache et les bousculent violemment dans le but de les faire tomber. Heureusement, arrivés à Arlon vers 19 heures, ils sont relâchés…

Table2 A 90 printemps, André,  le fils de Louis aime raconter l’histoire de son père. Coll. privée Coll. JPPaillot