« Ethe ne formait plus qu’un monceau de décombres, les toits étaient tombés, les pignons de loin en loin, restaient seuls
debout, les poutres, les lattes, tout était brûlé… Les hommes qui survivaient, les femmes et les enfants pleuraient,
se lamentaient. Il n’y avait pas jusqu’aux animaux qui n’eussent un air d’abandon au milieu des ruines. Les pigeons
cherchaient leurs colombiers, les bœufs et les chèvres leur étable. Ils allaient déroutés par les ruelles, mugissant et
bêlant d’une voix plaintive. Des poules perchaient sur les arbres et, partout, partout, on rencontrait la trace des
boulets, la trace de l’incendie! Que d’années de travail! Que d’économies et de souffrances, il avait fallu à nos
parents pour bâtir nos maisons. En une journée, tout était anéanti. Et notre belle église, faut-
renonce: la description en serait trop poignante! »
« Vers 4 h de l'après-
Rédaction de Sylvie Magnette, élève à l’école des Sœurs de Ethe, écrite en 1915; Sylvie est alors âgée de 12 ans.