Petits billets clandestins…
Marguerite Dargenton nous parle de son grand-père maternel: Adolphe Depienne, originaire de Saint-Léger. Il fabriquait des banses, des paniers en branches de noisetiers. Il faisait également des « ramons », nom que l’on donnait alors au « balai ».
Lorsqu’il partait faire la tournée des villages pour vendre ses balais, il emmenait sa fille, Eva, la tante de Marguerite. Lorsque la guerre éclate, cette dernière est âgée de 12 ou 13 ans. Souvent, ils se rendaient à Saint-Mard; Eva aimait particulièrement s’arrêter dans une des fermes. A chaque fois, un bonbon l’y attendait! Et, à l’époque, surtout en temps de guerre, ils étaient rares… Mais, à peine Eva avait-elle le temps de le mettre en bouche que, déjà, son père s’emparait de son emballage pour le glisser dans une petite cache soigneusement découpée dans le manche d’un de ses balais… Que contenait-il de si précieux? Eva ne l’a jamais su. Mais, sans doute, une information de première importance qui ne devait pas tomber aux mains de l’occupant.
Certains habitants refusent de se soumettre à l’autorité de l’occupant. Ils refusent d’obéir aux ordres, se montrent récalcitrants lorsqu’il s’agit de céder leurs biens à l’occupant, tentent de lui mettre des bâtons dans les roues; certains d’entre eux espionnent l’ennemi, font passer des messages clandestins…
A Tintigny, les frères Louis et Antony Collard appartenaient à un groupe de résistants appelé la « Dame Blanche », au service de l’espionnage britannique. Ils ont été faits prisonniers et exécutés à Liège en juillet 1918.