Qui est Théophile Hisette? L’instituteur de Gomery en 1914. “On allait à l’école près de Monsieur Hisette, il venait de Ruette à vélo tous les jours, même le samedi. Quand il y avait de la neige et que la route était verglacée, il venait à pied avec une canne et des souliers ferrés au désespoir des paresseux. «Bonjour, Monsieur le maître”, nous raconte Maria Bailleux qui a fait ses classe à Gomery sous la houlette de M. Hisette, après la guerre.
Le 23 août, les Allemands ne se contentent pas de bouter le feu aux principales maisons du village. Ils incendient également l’ambulance installée qui accueille des dizaines de soldats français blessés sur le champ de bataille de Ethe.Dans l’ambulance du château, les soldats allemands pénètrent de force à l’intérieur et tirent à bout portant sur les médecins, les infirmiers et les blessés qui y ont trouvé refuge avant d’y mettre le feu également. Un groupe de soldats est emmené au cimetière pour y être exécuté de sang froid. Lisons le témoignage du Docteur Sédillot, responsable de l’ambulance de la Grand-
« La chambre était pleine de fumée, des coups de feu, des cris horribles, des hurlements affreux, des râles m’indiquent que, dans la pièce contiguë, on tue les blessés. Je suis entraîné en arrière par un infirmier qui ferme la porte sur moi (…). Je reste à terre, les hommes tentent de fuir par les fenêtres et les portes mais ils rentrent aussitôt ou tombent, on leur tire dessus à bout portant ».
Mais la porte s'ouvre avec fracas. Il est repoussé brutalement. Une dizaine d'hommes, la baïonnette basse, font irruption.
« Dehors ! » (Heraus), crie un sous-
Très calme, le docteur fait remarquer que l'ambulance ne contient que des médecins, des infirmiers et des blessés.
Il montre qu'il n'a autour de lui, dans cette pièce du rez-
« Heraus ! Heraus ! » crie le sous-
Le docteur insiste. Il parle couramment l'allemand. Il demande à voir le lieutenant qui vient de visiter le poste.
Pour toute réponse, le sous-
« Feuer !... Feuer ! » commande-
Les soldats tirent. Le docteur Vayssières tombe, Grimbert tombe. Bourgis peut s'enfuir par la fenêtre. Le docteur Sédillot reçoit deux nouvelles balles, l'une à la cuisse droite, l'autre au bras gauche. Il s'abat contre la porte qui communique avec la pièce voisine et cette porte s'entrouvre sur une tuerie.
Là, le vacarme est effroyable ; les détonations, les hourras, les hurlements de détresse, les cris déchirants, les râles remplissent l'air. On tue les infirmiers à coups de fusil. Témoignage du Commandant Grasset.
« Tout à coup, vers 11 heures, la situation devint subitement alarmante. Se trouvant sur le pas de ma porte, j’entends soudain une sourde rumeur du fond du village et j’aperçois,un groupe compact d’hommes, de femmes et d’enfants encadrés de soldats allemands qui s’acheminaient au pas de course vers le cimetière. On s’arrête devant le cimetière, à 100 mètres de ma demeure (…) Le chef allemand gesticulait autour de nous, nous reprochant d’avoir tiré, de la Croix-